A Pontcharraud, entre les pierres d'une ancienne ferme creusoise, s'est implanté l'atelier de l'artiste sculpteur et musicien Benoît VILLEMONT.
Cet atelier dédié au travail du bronze et de la métallurgie est spécialisé dans la fabrication d'objets d'art sonnants, résonnants (cloches, bols, idiophones, etc..). Il comporte 3 espaces de travail distincts : un espace de métallurgie avec ces deux fours, un espace de sculpture et moulage avec un trousseau à cloche, un espace de musique.
Les ouvrages de Benoît VILLEMONT sont uniques, signés, réalisés à la cire perdue, au moule unique. Ils sont pour la plupart réalisés à l'aide d'un trousseau à cloche. Outil de précision constitué d'un axe vertical et d'une table sur lesquels on fait tourner, tournoyer, un gabarit, afin de réaliser toute sortes de volumes dits de révolution.
Toutes les étapes nécessaires à la fabrication des œuvres sont fait à la main. De la conception jusqu'au polissage, quasi aucun outil électrique, si ce n'est aucun, n'est utilisé dans l'ensemble de la chaîne de fabrication. Tous les matériaux nécessaires à la fabrication des œuvres sont sans matières synthétiques.
Le Bronze, l'Airain, alliage de cuivre et d'étain à haute richesse sonore, résonne pour l'artiste comme une matière duale, elle unie en elle deux opposés, un corps et un son, de l'épais et du subtil, une densité 9 fois supérieure à celle de l'eau et un chant impondérable, une matière quasi-éternelle et une musique éphémère. Derrière ce dialogue entre la forme et le son se révèle une quête poétique d'Absolu de marier le Ciel et la Terre, l'Air et l'Airain, l'Eau et le Feu, le Graal et la Lance pour ne faire qu'une seule chose en parlant de Toute chose. Hors du temps, la poésie de Benoît Villemont, vise un art des plus désintéressé, vers une œuvre comme véritable don de soi, capable d'amener son spectateur par les sens, par les vibrations, sur le seuil d'un monde sur-naturel.
Le bronze fait avec conscience artisanale, avec poésie, sans adjuvants bizarres, sans précipitation, avec respect, peut être nommé autrement : l'airain. Alliage légendaire, de cuivre et d'étain, couple des bénéfiques Vénus et Jupiter, il ne ressemble pas à l'or, il ne brille pas comme le Soleil. Il est terne, d'un gris mat presque noir dans lequel se révèle un chant, qui nous appel à percevoir des nuances de blanc, de vert et de bleu et quand passe un cou de lime, un coup de scie, quand on le frotte des heures durant, il révèle un miroir entre l'or et l'argent, composé de multiples aspérités, cratères et irisations. Son chant est resté le même.
Il est loin l'airain, bronze d'Art, de ce bronze brillant, jaune, rutilant et lisse, cadavre industriel composé de « Cu » et d'autres éléments, passé sous machines, voir falsifié par de fausses patines. L'Airain ne ment pas, au premier regard il se mêle de craintes et de merveilles, repousse et attire, car il coule dans notre mémoire collective entre la hache et le trésor. Sauf exception, je réalise moi-même l'alliage, à son juste poids, et sa juste mesure et aime montrer son vrai visage d'ombre et de lumière.
A la fin de son cursus d'étude des Beaux-Arts, Benoît Villemont se passionne pour l'art campanaire dans une recherche traitant de la relation entre la forme et le son et c'est dans ce contexte qu'il fera la rencontre du bronze. Une année plus tard il apprendra la fonderie d'art à la cire perdue aux Ateliers 960° aux côtés du M.O.F Laurent Inquimbert et B.Cuffini.